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Dirigé par Joseph Melcore, animateur-metteur en scène
Théâtre Universitaire de Franche-Comté
Du théâtre sur le théâtre. La vie de Jean-Luc Lagarce racontée par lui-même à travers des extraits de ses écrits en tous genres. Ses origines familiales, son travail d’homme du théâtre, sa vie sexuelle débridée avec d’innombrables partenaires masculins, sa maladie du sida et sa mort lente, douloureuse et prématurée, tout y passe dans le détail. Les sept acteurs du TUFC font preuve d’une énergie et d’une compétence admirables en changeant sans cesse de scène, de personnage et de costume. La structure du spectacle se présente comme un travail de mémoire, un retour en arrière, une récapitulation, le tout teinté d’un sentiment de culpabilité, surtout à l’égard de la famille modeste que l’écrivain a laissée loin derrière lui. Le jeu sur scène se caractérise par sa variété et sa rapidité dans une mise en valeur de plusieurs styles théâtraux : vaudeville, music-hall, drame… Un mot clé : l’engagement, celui du dramaturge et celui, bien sûr, de toute l’équipe.
David Ball
Ce spectacle raconte les aventures d'une troupe passionnée de théâtre qui décide de revenir sur les traces de Jean-Luc Lagarce. C'est l'histoire de ce voyage à travers tous ses écrits,ce "long et doux définitif voyage en arrière" "Cette légende, celle -là qu'on raconte aux enfants : A l'heure de sa mort, revoir toute sa vie."
SUR LES TRACES DE... d'après Jean-Luc Lagarce
MÉDÉE de Jean Anouilh
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Dirigé par Remo Giust
Théâtre Universitaire de Franche-Comté
« Ce n'est pas tous les jours qu'ils ont cette aubaine, les dieux, une âme assez forte pour leurs rencontres, leurs sales jeux. Ils m'ont tout mis sur le dos et ils me regardent me débattre. Regarde avec eux Jason, les derniers sursauts de Médée ! J'ai l'innocence à égorger encore dans cette petite fille qui aurait tant voulu et dans ces deux petits morceaux tièdes de moi. Ils attendent ce sang, là-haut, ils n'en peuvent plus de l'attendre! »
C’est l’histoire bien connue de Médée, la femme terrible de la mythologie grecque qui,
pour se venger de son mari qui veut la quitter, tue leurs deux enfants avant, dans la version
d’Anouilh, de se suicider. Cette version de 1946 a été écrite dans une prose vaguement
poétique, plutôt verbeuse, qui devient parfois incantatoire et qui se prête bien à une mise en
scène stylisée, une mise en scène qui vient ici de la tradition japonaise du théâtre nô. Les
masques, les costumes, les gestes et mouvements, tous suggèrent une influence venue de
l’Extrême Orient. Il n’y a presque pas de décor. Un drap blanc étendu au fond de la scène fait
sortir par contraste les couleurs sombres des costumes. Dans les théâtres grec et japonais tous
les rôles étaient joués par des hommes, ici, pourtant, ils sont tous joués par des femmes, trois
actrices, toutes excellentes, surtout donné la quantité de texte qu’elles avaient à apprendre. Et
autour de ce triangle d’apports culturels français, grec et japonais, le public fait en conclusion
un beau voyage théâtral.
David Ball