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Dirigé par Fabien Honoré Kabey Mukamba
Ecole de Théâtre de Lubumbashi
Dans un pays indéterminé, un combattant rebelle d'une trentaine d'année a été arrêté par surprise lors de l'attaque d'un village et emprisonné. Depuis son arrestation il refuse de parler, de communiquer. La cour lui commet d'office une avocate qui va essayer de le sortir de son mutisme, d'abord pour essayer de le défendre, puis pour tenter de percer son mystère.
Lors du huit clos de plusieurs jours qui précède le procès, chacun fera un pas vers l'autre et son univers, qui n'est peut être finalement pas si lointain, mais leurs conditionnements réciproques ne risquent-ils pas de prendre à nouveau le dessus ?
Le dialogue d’un prisonnier et de son avocate. Tout semble les opposer l’un à l’autre. Elle représente le droit, le désir de vivre dans un pays civilisé où les lois sont respectées. Lui prône la violence, la lutte armée, le désir de prendre le pouvoir. Mais au fil de leurs échanges une complicité entre eux s’installe, une complicité perverse, et dangereuse, car la violence dont parle l’homme est celle des exactions, des viols et des massacres, perpétrés lors des guerres civiles à l’est de la RDC. Au début, le prisonnier refuse de répondre aux questions de son avocate qui, frustrée, sort, avant que les lumières ne changent et que de la musique africaine chantée ne se fasse entendre. On constate que le rythme de la mise en scène a été bien pensée, et le jeu des deux acteurs est à la fois fort et maîtrisé, au service d’une pièce forte et pertinente.
David Ball